Les poèmes primés
Lors du spectacle ENTRE PRESENCE ET ABSENCE,
trois poèmes du concours de poésie ont été primés et lu.
Premier prix, lauréat 2019 :
Pâquier Traversée du miroir
de Muriel PERCEAU
Mes pas
Dans les pas
Des âmes passantes
Hors la rousseur
Traversée du miroir
De l'autre côté la chair bleue des arbres enlace
Délivre des message ;
Rendez-vous au-delà de la volière
Suivre plumes et cris
De cœur jusqu'à la belle fontaine Face à face
Il suffit de boire au verre perché
Il suffit de croquer le fruit rouge détrempé
L'éphémère attend
Longtemps
Quand les fissures forent le béton Quand les grimaces plombent les figures Quand glissent les chiffres à quai
Très vite
Rejoindre l'a moureux,
Pour le surprendre en conversation muette avec les ombres
Un voilier passe
Nos pas s'effacent
Second prix :
L'adieu des oiseaux
de Bernard CORBOZ
Tous les oiseaux s'en vont au lointain sur la mer
Je reste, tête basse, écoutant sur la grève
Leur tendre chant d'adieu qui rend mon cœur amer,
Car je sais qu'avec eux s'enfuit mon dernier rêve.
Jamais aux jours d'hier je n'avais ressenti
L'immense vide gris, ce vide de l'absence ;
Tant de beaux souvenirs où le temps m'a menti
Ce soir dans cet envol épouse le silence
Tous ces oiseaux si loin, jadis pourtant si près,
Charment mon souvenir d'une sombre magie.
Je n'entends plus au vent fredonner le cyprès :
Il pleure comme moi quelque douce élégie.
Sous le soleil mourant qui berce ma douleur
La terre rouge sang sur toi s'est refermée
Je reviens seul t'offrir une éternelle fleur
Et ne puis regretter de t'avoir tant aimée.
Troisième prix :
Ombre
de Michèle VAILLEND
Il y avait des violettes, des pâquerettes sur le chemin
Des torchons sur un fil séchaient.
Une petite clairière domptait la lumière,
Et ton ombre appuyée sur le poteau électrique.
Il y avait un champ de luzerne
Le piaillement des oiseaux dans les pommiers en fleurs,
Et ton ombre assise sur le rebord de la fenêtre.
L'eau chantait dans la fontaine
Un bourdonnement d'abeilles se frayait un passage entre les pétales,
Et l'ombre de tes pas crisse sur les cailloux
Il y avait le ciel étalant ses nuages éphémères
Des barbelés étiraient les piquets de bois usés,
La chanson de la bise à l'angle de la maison.
Et ton ombre frôle ma main, parfois un souffle sur ma joue.
Et ton ombre pour mes lendemains.
Félicitations aux auteurs primés et à l'ensemble des poètes participants.